BURN-OUT, quelles en sont les causes ?

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Merci au Club Entrepreneurs 92 pour la qualité de la table ronde sur le burn-out organisée jeudi 17 octobre à Antony avec le Dr François BAUMANN, médecin généraliste ; Marie-Eve BRAULT, coach et psychanalyste et Dominique DELOCHE, coach.

Au travers de tous les échanges de cette soirée, j’en retiens que le burn-out est, sans conteste, un problème sociétal lié à notre perception du temps, à son accélération et la perte de repères qu’il induit. C’est aussi un problème dû à une civilisation qui ne tolère plus le manque ni l’ennui. Or le désir et l’envie ne se construisent qu’au travers du manque.

Mais notre personnalité joue aussi un rôle majeur dans le burn-out. Sommes-nous plutôt dans l’action ou au contraire dans l’attente ? Prenons-nous des risques ou privilégions-nous notre sécurité ?

Certaines personnes ne prennent pas toujours le temps de réfléchir à quoi elles veulent occuper leur vie. Elles se contentent de remplir leur temps ou laissent les autres le faire à leur place sans en prendre nécessairement conscience. Elles peuvent alors avoir l’impression de subir leur vie, d’en être dépossédées. Pour d’autres personnes, c’est l’inverse. Elles se positionnent en « sauveuses » en voulant tout accomplir seules jusqu’à saturation.

La différence entre notre âge et notre maturité peut aussi être un casse-tête. Si nous ne sommes pas en capacité de donner à l’autre ce qu’il attend de nous au regard de notre âge ou de notre fonction et qu’il n’en prend pas conscience, cela peut vite devenir insoluble. Surtout dans une société où nous sommes de plus en plus exigeants envers nous-mêmes et envers les autres.

Je constate une politique grandissante du « faire plus et plus vite ». Si on s’y plie, bien souvent on attend des autres qu’ils fassent de même, cela nous parait logique. L’autre n’est plus vu alors avec ses différences et ses limites mais comme un maillon de la chaîne qui doit remplir la mission qui lui ait confiée quelle qu’elle soit. Il est déshumanisé au même titre que l’on se déshumanise nous-même.

L’ère du digital contribue à un certain niveau à cette déshumanisation. Nous n’aspirons plus à créer du lien, nous nous contentons d’échanger une succession d’informations. Et lorsque, à minima, nous cherchons à entrer en relation, nous luttons pour trouver comment nous y prendre.

Communiquer nécessite de se « confronter » à l’autre, de prendre le risque de déplaire. Dans une société où le confort et la sécurité sont à portée de clic, à toute heure du jour ou de la nuit, nous avons tendance à trop nous enfoncer dans notre fauteuil derrière l’écran pour échanger. Nous n’allons plus au « contact » de l’autre. Nous ne « provoquons » plus la relation. Nous échangeons le minimum pour ne surtout pas entrer en conflit. Mais en essayant de contourner les difficultés nous contournons également les bénéfices et avantages d’une relation pleine et entière.

Le burn-out n’est pas donc pas directement la conséquence d’une surcharge ou d’un manque de travail ou encore d’une perte de sens dans ce qu’on fait. Il fait souvent suite à notre incapacité à dire STOP au moment où nous avons atteints nos limites ou lorsque nous ne nous reconnaissons plus dans les taches que nous accomplissons. Il intervient notamment parce que nous n’avons pas su prendre le temps d’analyser la situation ou nous n’avons pas osé dire les choses…

Bien heureusement, il existe des pistes qui peuvent nous aider. Des pistes qui nécessitent avant tout d’accepter une introspection, une remise en question de soi. Accepter l’idée que notre burn-out n’est pas la faute de l’autre ou de notre environnement. Il est une conséquence de notre absence de positionnement. En fait, nous lui avons ouvert la porte.

Pour éviter une telle situation, il est conseillé d’avoir une activité intellectuelle, créative ou sportive en dehors du travail et des obligations courantes. Une activité qui nous permettrait de nous reconnecter à nous-même, de prendre du plaisir, un temps qui serait dédié à nous uniquement.

Il est aussi primordial de réfléchir à ce dont nous avons vraiment envie. Qu’est-ce qui nourrit notre motivation, quel sens on donne à nos actes, pourquoi sommes-nous là ?

Même quand tout va vite, nous devons prendre le temps d’analyser la situation pour se réancrer dans notre poste, se réapproprier notre projet, comprendre tout simplement ce qui est en train de se jouer et dans quelle direction nous allons. Il ne faut pas hésiter à ralentir le rythme si, à un moment, nous n’arrivons plus à suivre.

Nous devons aussi reconnaitre nos failles. Nous sommes humains et, comme tels, nous avons nos limites et nous sommes perfectibles. Si nous ne sommes pas en phase avec un poste, un projet, une personne, ce n’est pas grave. Il en existe d’autres qui nous combleront certainement davantage. L’accepter c’est déjà avancer.

En bref, pour éviter le burn-out, il faut s’accepter tel qu’on est, savoir reconnaître ses limites, les respecter et les faire respecter. Il faut prendre le temps de se faire plaisir et de se reconnecter à ses envies. Nous ne devons pas hésiter à prendre des décisions ou poser des actes qui peuvent déplaire. Le tout est d’être toujours en harmonie avec nos valeurs, nos convictions et nos désirs. Et surtout, nous ne devons pas hésiter à demander de l’aide. Nous avons tous, d’une manière ou d’une autre, tendu la main à une personne, à un ou plusieurs moments de notre vie. Dans certaines situations, nous devons être capables d’accepter à notre tour cette main tendue.

Sabine PENOT

Merci au Club Entrepreneurs 92 pour la qualité de la table ronde sur le burn-out organisée jeudi 17 octobre à Antony avec le Dr François BAUMANN, médecin généraliste ; Marie-Eve BRAULT, coach et psychanalyste et Dominique DELOCHE, coach.

Au travers de tous les échanges de cette soirée, j’en retiens que le burn-out est, sans conteste, un problème sociétal lié à notre perception du temps, à son accélération et la perte de repères qu’il induit. C’est aussi un problème dû à une civilisation qui ne tolère plus le manque ni l’ennui. Or le désir et l’envie ne se construisent qu’au travers du manque.

Mais notre personnalité joue aussi un rôle majeur dans le burn-out. Sommes-nous plutôt dans l’action ou au contraire dans l’attente ? Prenons-nous des risques ou privilégions-nous notre sécurité ?

Certaines personnes ne prennent pas toujours le temps de réfléchir à quoi elles veulent occuper leur vie. Elles se contentent de remplir leur temps ou laissent les autres le faire à leur place sans en prendre nécessairement conscience. Elles peuvent alors avoir l’impression de subir leur vie, d’en être dépossédées. Pour d’autres personnes, c’est l’inverse. Elles se positionnent en « sauveuses » en voulant tout accomplir seules jusqu’à saturation.

La différence entre notre âge et notre maturité peut aussi être un casse-tête. Si nous ne sommes pas en capacité de donner à l’autre ce qu’il attend de nous au regard de notre âge ou de notre fonction et qu’il n’en prend pas conscience, cela peut vite devenir insoluble. Surtout dans une société où nous sommes de plus en plus exigeants envers nous-mêmes et envers les autres.

Je constate une politique grandissante du « faire plus et plus vite ». Si on s’y plie, bien souvent on attend des autres qu’ils fassent de même, cela nous parait logique. L’autre n’est plus vu alors avec ses différences et ses limites mais comme un maillon de la chaîne qui doit remplir la mission qui lui ait confiée quelle qu’elle soit. Il est déshumanisé au même titre que l’on se déshumanise nous-même.

L’ère du digital contribue à un certain niveau à cette déshumanisation. Nous n’aspirons plus à créer du lien, nous nous contentons d’échanger une succession d’informations. Et lorsque, à minima, nous cherchons à entrer en relation, nous luttons pour trouver comment nous y prendre.

Communiquer nécessite de se « confronter » à l’autre, de prendre le risque de déplaire. Dans une société où le confort et la sécurité sont à portée de clic, à toute heure du jour ou de la nuit, nous avons tendance à trop nous enfoncer dans notre fauteuil derrière l’écran pour échanger. Nous n’allons plus au « contact » de l’autre. Nous ne « provoquons » plus la relation. Nous échangeons le minimum pour ne surtout pas entrer en conflit. Mais en essayant de contourner les difficultés nous contournons également les bénéfices et avantages d’une relation pleine et entière.

Le burn-out n’est pas donc pas directement la conséquence d’une surcharge ou d’un manque de travail ou encore d’une perte de sens dans ce qu’on fait. Il fait souvent suite à notre incapacité à dire STOP au moment où nous avons atteints nos limites ou lorsque nous ne nous reconnaissons plus dans les taches que nous accomplissons. Il intervient notamment parce que nous n’avons pas su prendre le temps d’analyser la situation ou nous n’avons pas osé dire les choses…

Bien heureusement, il existe des pistes qui peuvent nous aider. Des pistes qui nécessitent avant tout d’accepter une introspection, une remise en question de soi. Accepter l’idée que notre burn-out n’est pas la faute de l’autre ou de notre environnement. Il est une conséquence de notre absence de positionnement. En fait, nous lui avons ouvert la porte.

Pour éviter une telle situation, il est conseillé d’avoir une activité intellectuelle, créative ou sportive en dehors du travail et des obligations courantes. Une activité qui nous permettrait de nous reconnecter à nous-même, de prendre du plaisir, un temps qui serait dédié à nous uniquement.

Il est aussi primordial de réfléchir à ce dont nous avons vraiment envie. Qu’est-ce qui nourrit notre motivation, quel sens on donne à nos actes, pourquoi sommes-nous là ?

Même quand tout va vite, nous devons prendre le temps d’analyser la situation pour se réancrer dans notre poste, se réapproprier notre projet, comprendre tout simplement ce qui est en train de se jouer et dans quelle direction nous allons. Il ne faut pas hésiter à ralentir le rythme si, à un moment, nous n’arrivons plus à suivre.

Nous devons aussi reconnaitre nos failles. Nous sommes humains et, comme tels, nous avons nos limites et nous sommes perfectibles. Si nous ne sommes pas en phase avec un poste, un projet, une personne, ce n’est pas grave. Il en existe d’autres qui nous combleront certainement davantage. L’accepter c’est déjà avancer.

En bref, pour éviter le burn-out, il faut s’accepter tel qu’on est, savoir reconnaître ses limites, les respecter et les faire respecter. Il faut prendre le temps de se faire plaisir et de se reconnecter à ses envies. Nous ne devons pas hésiter à prendre des décisions ou poser des actes qui peuvent déplaire. Le tout est d’être toujours en harmonie avec nos valeurs, nos convictions et nos désirs. Et surtout, nous ne devons pas hésiter à demander de l’aide. Nous avons tous, d’une manière ou d’une autre, tendu la main à une personne, à un ou plusieurs moments de notre vie. Dans certaines situations, nous devons être capables d’accepter à notre tour cette main tendue.

Sabine PENOT